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« Comment pouvez vous interpréter ainsi ma conduite ? répliqua Meng tzeu. Tseng tzeu disait : « Les rois de Tsin et de Tch’ou surpassent en richesse tous les autres princes. Ils possèdent des richesses ; moi, je possède la vertu ; ils possèdent des dignités ; moi, je possède la justice ; pourquoi ne serais je pas content de ce que j’ai ? » Si cette réflexion n’était pas juste, Tseng tzeu l’aurait il exprimée ? Elle est peut être fondée sur une raison que voici.

« Il y a trois choses qui partout sont considérées comme respectables ; ce sont la dignité, l’âge et la vertu. Ce qui obtient le plus de respect à la cour, c’est la dignité ; dans les villages et les bourgs, c’est l’âge ; en ceux qui travaillent à réformer les mœurs et dirigent le peuple, c’est la vertu. Celui qui (comme le roi de Ts’i) n’a qu’un seul titre au respect des hommes, à savoir, sa dignité, a-t-il le droit de mépriser celui qui (comme moi) a deux titres à son respect (l’âge et la vertu) ?

« Les anciens princes, qui devaient faire de grandes choses (régler et gouverner tout l’empire), avaient des ministres qu’ils ne se permettaient pas d'appe-