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(je cultive et règle) parfaitement la sensibilité qui est largement répandue en moi. » « Permettez moi de vous demander, dit Koung suenn Tch’eou, ce que vous appelez sensibilité largement répandue. » « Il est difficile de l’expliquer, répondit Meng tzeu. Son action est très puissante, et s’étend fort loin. Si elle est cultivée comme le demande sa nature, si elle n’est pas lésée, elle étend son action partout sous le ciel. Elle prête secours à la justice et à la raison. Sans elle le corps serait languissant.

«  Il faut qu’elle soit cultivée par des actes de vertu très fréquents ; ce n’est pas une aide que la vertu puisse enlacer et saisir comme une proie pour un acte isolé. Elle est sans force, lorsqu’un homme, en faisant une action, (sent qu’il agit mal et) n’est pas content de lui-même. Aussi, je dis que Kao tzeu n’a pas connu la vertu, lui qui prétend qu’elle ne réside pas dans l’âme.

« (Celui qui désire cultiver et régler sa sensibilité), doit faire des actes de vertu, et ne pas prétendre arriver au terme de ses désirs dans un temps déterminé. Qu’il ne néglige jamais la pratique de la vertu, et ne tente pas de hâter son œuvre (par des moyens peu sages). Qu’il n’imite pas certain villageois de