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l’accueilleraient avec la même joie qu’un homme, qui serait suspendu la tête en bas, accueillerait son sauveur. Aussi, avec un travail moitié moindre que celui des anciens, on obtiendrait un effet deux fois plus grand ; cela, uniquement parce que le moment est favorable. »

2. Koung suenn Tch’eou dit : « Maître, si vous étiez élevé à la dignité de ministre dans la principauté de Ts’i, et qu’il vous fût permis d’appliquer vos principes, il ne serait pas étonnant que par vos soins le prince de Ts’i soumît tous les princes à son autorité, ou même gouvernât parfaitement tout l’empire. Si vous étiez appelé à faire de si grandes choses, éprouveriez vous quelque émotion, (quelque crainte, quelque perplexité) ? » « Non, répondit Meng tzeu ; dès l’âge de quarante ans, je n’avais plus aucune émotion. » « S’il en est ainsi, reprit Koung suenn Tch’eou, vous surpassez de beaucoup Meng Penn. » « Ce n’est pas difficile, répondit Meng tzeu. Kao tzeu était exempt d’émotions avant moi (avant l’âge de quarante ans). » (Meng Penn en voyage ne craignait ni les tigres ni les loups ni les crocodiles ni les dragons. Il était si fort qu’il pouvait arracher les cornes à un bœuf).