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6. Meng tzeu dit à Siuen, roi de Ts’i : « Je suppose que l’un de vos sujets, partant pour un voyage dans la principauté de Tch’ou, confie à un ami sa femme et ses enfants, et qu’à son retour, il trouve que son ami a laissé souffrir du froid et de la faim sa femme et ses enfants, que ferait il ? » « Il rompra avec cet ami, répondit le roi. » « Supposons, dit Meng tzeu, que le chef de la justice ne soit pas capable de diriger les juges ; que feriez vous ? » « Je le destituerais, répondit le roi. » « Je suppose, continua Meng tzeu, que tout le royaume soit mal gouverné ; que faudrait-il faire ? » Le roi (pour éviter des questions qui l’auraient fait rougir) regarda à droite et à gauche, et parla d’autre chose.

7. Meng tzeu alla voir Siuen, prince de Ts’i, et lui dit : « On appelle ancien royaume, non pas celui qui a des arbres anciens et très élevés, mais celui ont les ministres se sont succédé de père en fils depuis longtemps. Prince, vous n’avez pas de ministre qui vous soit uni d’affection. Ceux que vous avez choisis hier sont déjà partis aujourd’hui, sans que vous le sachiez. » Le roi dit : « Comment pourrais je reconnaître les hommes qui manquent de talents, afin de ne pas les élever