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6. Tch’ang Ts’iu et Kie Gni s’étaient associés pour cultiver la terre. Confucius, passant en voiture auprès d’eux, envoya Tzeu lou leur demander où était le gué (pour passer la rivière). Tch’ang Ts’iu dit : « Quel est celui qui est dans la voiture et tient les rênes ? » « C’est K’oung K’iou (Confucius), répondit Tzeu lou. » « Est ce K’oung K’iou de la principauté de Lou ? reprit Tch’ang Ts’iu. » « C’est lui, dit Tzeu lou. » « (Puisqu’il a parcouru plusieurs fois tout le pays), dit Tch’ang Ts’iu, lui-même connaît le gué, (il n’a pas besoin d’interroger). »

Tzeu lou interrogea Kie Gni. « Qui êtes vous ? dit Kie Gni. » « Je suis Tchoung Iou, répondit Tzeu lou. » Kie Gni dit : « N’êtes vous pas l’un des disciples de K’oung K’iou de Lou ? » « Oui, répondit Tzeu lou. » « Tout l’empire, dit Kie Gni, est comme un torrent qui se précipite. Qui vous aidera à le réformer ? Au lieu de suivre un philosophe qui fuit les hommes (qui cherche par¬tout des princes et des ministres amis de la vertu, et qui, n’en trouvant pas, passe sans cesse d’une principauté dans une autre), ne feriez-vous pas mieux de suivre (d’imiter) les sages qui fuient le monde et vivent dans la retraite ? » Kie