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se manifeste, on dit que le fruit blossit ou bleussit. On provoque ou on suspend cette altération, mais dans certaines limites, cependant. CHAPITRE QUATRIÈME.

DES MOYENS DE CONSERVATION DES FRUITS ; CONSERVATION DES FRUITS PUL-PEUX DANS LE VIDE, DANS L’AZOTE, DANS L’ACIDE CARBONIQUE, DANS LE GAZ ACIDE SULFUREUX, DANS LA VAPEUR D’ESPRIT DE VIN ; CONSER-VATION PAR LA DESSICCATION ; AU MOYEN DU SUCRE, DE L’EAU DE VIE, DU VINAIGRE ; CONSERVATION PAR LE PROCÉDÉ D’APPERT ; FRUITERIE, CUEILLETTE DES FRUITS ; CONSERVATION DES FRUITS SECS. Conservation des fruits pulpeux. Ces produits de la végétation sont d’une utilité si grande, ils jouent un rôle si important dans l’alimentation et dans certains arts économiques, qu’on ne saurait trop s’occuper de trouver les moyens de les conserver, et surtout dans l’état où la nature nous les offre (1). Tous les efforts tentés jusqu’ici ont été malheureusement à peu près infructueux ; cependant ils n’ont pas été perdus pour la science, car on sait maintenant quelles sont les conditions qu’il convient de remplir pour éviter leur altération. C’est un grand pas de fait : espérons qu’on n’en restera pas là, et que, si on ne parvient pas à dépasser de beaucoup les limites que la nature a données à leur conservation commeàcelledetous lesêtresorganisés, on parviendra au moins à reculer ces limites et à prolonger ainsi nos jouissances. (i) Plusieurs sociétés savantes (et l’Académie des Sciences prit encore, dans cette circonstance, l’initiative) proposèrent des prix pour encourager les efforts faits dans le but de conserver les fruits. La Société d’Horticulture de Paris,appelée plus spécialement à s’occuper de cette question, ne tarda pas à suivre cet exemple ; l’un des articles de son programme pour 1838 est ainsi conçu : « 

Art. 4 . La Société, voulant encourager la recherche des moyens propres à prolonger la conservation des fruits ou à retarder l’époque de leur maturité sans nuire à leurs qualités, en fait l’objet d’un prix spécial, consistant en une médaille d’or, qui sera délivrée à celui qui aura exposé le plus grand nombre de fruits conservés dans leur état naturel, c’est à dire bons et sains, deux mois plus tard que l’époque où ces fruits cessent de paraître à Paris. »

M. Loiseleur-Deslongchamps ayant tout récemment rempli les conditions du programme, la médaille lui a été délivrée ; mais, suivant nous, la limite de conservation était trop restreinte pour que ce savant ne vîtpas dans cette faveur un encouragement plutôt qu’une récompense.