Suivant M. BoucharJat, il se forme, pendant la distillation du caoutchouc, une substance solide et cristallisable qu’il a nommée caoutchène, et une substance liquidehuileuse, erchène ; on n’a fait encore aucune application de ces nouveaux produits dans les arts.
On est récemment parvenu à faire suinter du caoutchouc,a l’aide de la chaleur et de la pression, une huile qui a la propriété de rendre par son application les métaux inoxydables ; elle est très-utilement employée pour la conservation des planches d’acier gravées, des armures précieuses, etc.
L’huile empyreumatique ou acide pyroligneux que fournit la distillation du charbon de terre pour l’éclairage au gaz forme un véhicule très-propre à opérer économiquement la solution du caoutchouc : on a mis à profit cette propriété pour rendre imperméables certains objets d’utilité domestique, tels que manteaux, coussins, etc. ; mais malheureusement la dissolution du caoutchouc dans ce liquide lui fait perdre de son élasticité. L’emploi des huiles pour la formation du gaz-light ou d’éclairage fournira peut-être un acide pyroligneux mieux approprié à cetemploi ; car celui de l’huile de caoutchouc, comme dissolvant de la gomme élastique, est trop dispendieux pour les besoins des arts.
On prépare maintenant des vessies en gomineélastique, dont les parois sont très-minces et comparables, sous tous les rapports, à celles des animaux. Ce procédé consiste à faire macérer dans l’éther les bouteilles les plus saines, puis à les souffler graduellement jusqu’à ce qu’elles n’offrent plus, pour ainsi dire, qu’une membrane transparente ; on plonge ensuite dans l’eau froide et on conserve dans un lieu frais ; sans cette précaution, on risquerait de voir les parois se souder, et il deviendrait alors presque impossible de les séparer sans déchirure. La combustion très-facile du caoutchouc permet d’en faire usage pour l’éclairage dans les pays où il est très-commun ; c’estainsi que, dans certaines contrées de l’Asie, on en fabrique des bougies et des torches.
CHAPITRE TREIZIÈME.
HUITIÈME CLASSE.
FRUITS AROMATIQUES.
Cesfruits contiennent généralement un principe huileux aromatique, connu sous les noms d’essence, huile essentielle, ou huile volatile ; il réside principalement dans la partie corticale. Souvent il est uni à des huiles fixes, liquides ou concrètes, et a un principe féculent. Les fruits qui composent cette classe sont assez variés ; ils fournissent des produits aux arts, ils sont très-répandus dans les usages éco-
