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tobre, suivant que la saison a été plus ou moins favorable ; elle doit la dénomination qui la distingue à l’espèce d’appétit qu’ont les guêpes pour sa substance ; il n’est pas rare, en effet, d’en rencontrer dont l’intérieur est entièrement dépourvu de chair, et qui n’offrent plus que la peau.

Pomme gros doux aux vêpes. Cette pomme ne se distingue de celle qui précède que par son volume beaucoup plus considérable ; le facies des arbres qui produisent ces deux pommes est aussi presque identique : il est surtout remarquable en ce que l’inclinaison naturelle que présentent leurs branches rappelle celui du saule et surtout du frêne pleureur.

Pomme blanc d’Espagne. Cette pomme atteint généralement un assez beau volume ; elle est plus large que longue ; le pédoncule, gros et court, s’implante dans une cavité peu profonde ; l’œil est environné de protubérances qui, rudiments des côtes, se prolongent assez avant à la surface du fruit, pour détruire sa sphéroïdité et le rendre anguleux ; la peau est lisse, de couleur blanc verdâtre dans sa plus grande étendue, lavée et tiquetée de rouge du côté du soleil ; la chair est tendre et peu savoureuse.

Cette belle pomme devient cotonneuse par l’extrême maturité ; elle est meilleure cuite que crue.

Pomme fenouillet rouge, ou bardin, court-pendu ou capendu. Elle est de moyenne grosseur, globuleuse, mais cependant plus étroite à la base, c’est-à-dire vers l’œil, qu’au sommet ; sa forme est assez constante ; sa peau est rustique, nuancée de jaune, de rouge et de gris fauve ; la chair est de couleur blanc jaunâtre ; son grain est fin ; elle est assez savoureuse, mais devient fade par l’extrême maturité ; les pepins sont petits, de couleur brune et de forme ovoïde.

Cette pomme, qui prend rang parmi les plus estimées, mûrit en janvier et février ; elle se conserve assez facilement jusqu’en mars et avril, lorsqu’on la garantit des variations de température.

Pomme fenouillet gris, P. anis. Son volume, généralement un peu moindre que celui du fenouillet rouge, n’est pas toujours constant ; sa forme est également globuleuse ; son court pédoncule s’implante dans une cavité plus large et plus profonde que celle de l’œil ; la peau est rude, de couleur gris roussâtre ou ventre-de-biche teinte de rouge du côté du soleil ; la chair est ferme, succulente et sucrée ; son arôme rappelle celui de l’anis ou du fenouil. C’est à cette circonstance que cette variété doit son nom.

Cette excellente pomme mûrit en décembre ; gardée longtemps, elle perd ses qualités et devient cotonneuse.

Pomme fenouillet jaune, drap d’or. Elle est un peu plus grosse que les deux précédentes ; sa forme est la même ; l’œil est placé dans une cavité peu profonde ; celle où s’insère le pédoncule l’est davantage ; celui-ci est si court, que le fruit paraît adhérer directement à la branche ; la peau, lors de la maturité, est lavée de jaune d’or sur un fond gris roussâtre ; sa surface est comme imprimée de traits irréguliers qui, vus de loin, simulent des lettres ; aussi cette circonstance lui a-t-elle fait donner le surnom de pomme à caractère ; la chair est blanche, d’un goût très-suave ; les pepins sont gros, de couleur brun violacé.

Cette belle et bonne pomme mûrit en septembre ; elle n’est pas d’une longue conservation.

Pomme postophe d’été. Son volume est généralement assez gros, car elle atteint souvent plus de 2 pouces et demi de diamètre sur 2 pouces de hauteur ; sa forme est globuleuse, cependant son plus grand diamètre est plutôt vers la queue que du côté de l’œil ; celui-ci est placé dans une cavité assez profonde, bordée de protubérances peu saillantes ; la queue est assez longue ; la peau est de couleur rouge clair, surtout du côté qui reçoit l’influence solaire, le côté opposé est blanc verdâtre ; la chair est grenue et sucrée, teintée de rouge sous la peau ; les pepins sont gros et remplissent les loges, ils