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Pomme bouquet preuve. Elle atteint ordinairement un volume assez médiocre ; sa forme est celle d’un sphéroïde déprimé aux deux zones extrêmes ; sa couleur est rouge pâle du côté du soleil ; elle est tiquetée de nombreux points blanchâtres ; la chair est blanche, cassante, d’un goût très-suave.

Cette excellente pomme ne mûrit qu’en février et mars, et conséquemment détachée de l’arbre et en dehors de toute influence végétative ; elle se conserve si longtemps, qu’elle figure souvent, dans les desserts, avec les pommes hâtives de l’année suivante.

Pomme d’Aunette. Son volume est médiocre ; sa forme est sphéroïde, déprimée à la base et au sommet ; l’œil est petit et placé presque à fleur du fruit au milieu d’un cercle de petites protubérances ; la peau est lisse, rouge jaunâtre et tiquetée de points d’un rouge plus intense dans la partie qui reçoit plus directement l’influence solaire, le côté opposé est jaune pâle ; la chair est blanche, fondante, d’un goût très-suave ; les loges sont grandes, eu égard au volume du fruit ; les pepins qu’elles contiennent sont gros, bien nourris et de couleur brun marron.

Cette pomme, rangée avec raison parmi les meilleures, mûrit en septembre ; on la mange plutôt crue que cuite.

Pomme gros api d’été. Son volume, pour un api, est très-considérable ; car elle atteint quelquefois 28 à 30 lignes de diamètre sur 22 à 24 de hauteur. Sa forme est celle d’un sphéroïde aplati à la base et au sommet ; la queue et l’œil sont fixés dans des cavités assez profondes, surtout la première ; la peau est blanchâtre dans sa plus grande étendue, lavée de stries rouge clair du côté qui regarde le soleil ; la chair est blanche, cassante, d’une saveur douce, sucrée, très-suave ; les loges qui renferment les pepins sont assez grandes ; ceux ci sont de grosseur moyenne, bien nourris néanmoins et de couleur brune.

Cette pomme mûrit à la fin de septembre, sous le climat de Paris, et en août, sons celui de Provence.

Pomme petit api. Son volume est au-dessous du médiocre ; rarement son diamètre dépasse 18 à 20 lignes, et sa hauteur 14 à 16 ; l’œil, assez petit, est placé dans une cavité peu profonde, entourée de protubérances en forme de côtes, qui ont, le plus ordinairement, fort peu d’étendue, mais qui, quelquefois, se prolongent au tiers de la hauteur du fruit ; la peau est lisse, luisante, de couleur blanc verdâtre dans sa plus grande étendue ; la partie qui regarde le soleil est lavée de ronge vif lors de la maturité ; la chair est blanche, peu fondante, résistante et ferme ; elle est fraîche et très-suave ; les pépins sont courts, bien nourris et très-durs.

Cette jolie pomme, qui mûrit tard, se conserve longtemps ; elle contribue puissamment à l’ornement des desserti d’hiver ; son arôme résidant particulièrement dans la peau, on doit se garder de la pelurer.

Pomme d’api blanc. C’est une sous-variété de la précédente ; elle en diffère en ce qu’elle reste blanche, quelle que soit l’exposition ; elle prend une teinte jaune de cire dans la fruiterie, ou lorsqu’elle a atteint son maximum de maturité ; sa chair est blanche, cassante et savoureuse.

Moins abondamment cultivée que l’api rouge, elle n’en est pas moins fort remarquable, et tient sa place dans les collections pomologiques, Depuis plus d’un quart de siècle, elle figure dans celle du Jardin des Plantes.

Pomme d’api noir. Elle offre, quant à la forme, beaucoup d’analogie avec l’api rouge ; sa couleur brune-noirâtre l’en distingue d’une manière assez complète, pour qu’on ne puisse les confondre. Cette circonstance est importante, car la fermeté et la suavité de la chair sont les mêmes. On doit se garder de la confondre avec la pomme noire, qui est bien loin de réunir les mêmes qualités. Les pépiniéristes ne s’y trompent pas, mais il leur