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reçoit l’influence solaire ; elle est, en outre, tiquetée, sur presque toute sa périphérie, de points ou taches d’un rouge plus foncé. La partie qui reste ombragée est de couleur moins intense, et quelquefois même de couleur verdâtre. La chair est blanche, d’une saveur douce-acidulé, agréable, dépourvue décrète.

Cette sous-variété, dont la chair est granulée, comme dans le calville, se conserve très-longtemps.

Pomme passe-pomme rouge. Elle est sphéroïde, déprimée à la base et au sommet ; son volume est médiocre ; son plus grand diamètre est au tiers de sa hauteur ; l’œil est petit, entouré de côtes et presque complètement dissimulé par elles ; la queue, bien qu’assez longue, est implantée si profondément, qu’elle ne dépasse pas le sommet du fruit. Sa peau est épaisse, d’une belle couleur rouge vif dans la partie, surtout, qui regarde le soleil ; elle est, en outre, comme tiquetée de nombreux points plus clairs et presque blanchâtres ; sa chair, de couleur blanc rosé sous la peau et près des loges, est grenue, d’une saveur douce, agréable, tant qu’elle n’a pas dépassé son maximum de maturité ; dans le cas contraire, elle devient cotonneuse. Les pepins sont isolés dans de grandes loges ; leur forme est lacrymale, et leur couleur brun noirâtre.

Cette pomme, que l’on connaît en Provence sous le nom de calville rouge d’été, mûrit à la fin d’août, lorsque la saison a été favorable.

Pomme passe-pomme blanche. De forme un peu conique, comme celle qui précède, et de même volume ; elle en diffère par la couleur de sa peau, qui est d’un blanc de cire tirant sur le jaune dans sa plus grande étendue ; la partie qui regarde le soleil est cependant, lors de la maturité, fouettée de stries d’un rouge assez vif ; la surface est, en outre, parsemée de gros points jaune clair. La chair est blanc verdâtre, cassante et grenue ; sa saveur est douce, acidule ; les pepins sont courts, bien nourris, de couleur brune, renfermés dans des loges étroites, qu’ils remplissent.

Inférieure en qualité a la passe-pomme rouge, elle est néanmoins assez estimée ; sa maturité s’effectue en novembre et décembre ; elle se conserve jusqu’à la fin de mars, en prenant les précautions ordinaires (voir Conservation des fruits, Fruiterie).

Pomme de Barbarin. Elle offre beaucoup d’analogie avec la passe-pomme rouge ; elle est beaucoup plus large que haute ; sa couleur, dans la plus grande partie de sa surface, est d’un beau rouge vif ; la chair est blanc verdâtre, d’une saveur douce, peu relevée.

Cette pomme, de qualité et de volume médiocres, mûrit en janvier et février ; elle se conserve assez bien.

Pomme couchine. Elle est, comme celle qui précède, beaucoup plus large que haute ; l’œil et le pédoncule sont insérés dans des cavités si profondes, que le centre du fruit n’est, pour ainsi dire, formé que des loges ; la peau est de couleur jaune rougeâtre du côté qui reçoit plus directement l’influence solaire, et blanche ou presque blanche du côté opposé ; la chair est blanche, cassante et comme granuleuse ; sa saveur est douce, sucrée et très-suave.

Cette belle et bonne pomme est assez précoce, car elle mûrit à la fin d’août : elle est peu commune aux environs de Paris ; mais en Provence, où elle est abondamment cultivée, on en fait grand cas sous le nom de paradis d’août.

Pomme couchine rouge. Son volume est médiocre ; sa peau est lavée d’une belle teinte rouge vif ; on aperçoit çà et là, sur toute la périphérie, des points ou petites taches jaunâtres plus ou moins apparentes, suivant l’intensité de couleur du fruit. La chair est blanchâtre, douce et suave ; les pepins sont bruns et bien nourris ; ils remplissent presque toute la cavité des loges.

La couchine rouge, moins hâtive que celle ordinaire, mûrit en octobre ; elle se conserve mieux ; on la connaît, en Provence, sous le nom de paradis rouge.