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Pomme bienvenue. Elle est très-grosse ; de forme ronde ; sa peau est verte dans la plus grande partie de son étendue ; le côté qui est le plus directement frappé du soleil prend une belle couleur rouge ; la chair est d’un blanc verdâtre, succulente ; sa saveur est acidule et assez agréable ; elle mûrit en automne.

Pomme malocarle. Elle est très-rare ; ses caractères s’éloignent peu de ceux de la variété qui précède ; ce qui l’en distingue cependant, c’est que sa chair est fondante et comparable, sous ce rapport, à celle des poires beurré ou doyenne. Le nom de malocarle ou pomme de Charles lui vient, dit-on, de ce que Charlemagne en faisait beaucoup de cas, elle méritait cette distinction, et c’est à tort qu’on a négligé de la cultiver et de la propager. Elle mûrit en octobre.

Pomme bonne lausel. Elle est sphéroïde, légèrement déprimée à la base et au sommet ; la cavité qui renferme l’œil est assez profonde, et la queue est courte ; la peau, de couleur rouge pourpre du côté qui regarde le soleil, est luisante ; la chair est suave et acidule.

Cette pomme, découverte par Calvel dans la forêt de la Bosse (Oise), a été, au moyen de la greffe et d’une culture appropriée, tellement améliorée, qu’on a maintenant de la peine à établir sa synonymie, tant son volume s’est accru.

Pomme de châtaignier. Sa forme et son volume sont peu constants ; cependant, le plus ordinairement, elle est globuleuse, un peu allongée ; son diamètre est aussi plus grand à la base qu’au sommet ; sa hauteur dépasse rarement 30 à 32 lignes, et sa largeur 25 à 27 ; l’œil est cave, la queue ou pédoncule est court et implanté dans une cavité peu profonde. La peau est parsemée de points rouges sur un fond blanchâtre. Ces espèces de taches se confondent dans la partie qui reçoit plus-directement l’influence solaire ; la chair est blanc de lait, d’une saveur douce-acidule ; les pepins sont brun foncés, courts et bien nourris.

La pomme de châtaignier, dont rien ne justifie le nom, si ce n’est peut-être le port de l’arbre et la couleur des pépins mûrit l’hiver ; elle se conserve assez longtemps et acquiert des qualités par la cuisson.

Pomme rambour d’hiver. Cette pomme, d’un assez beau volume, est déprimée à la base et au sommet, et conséquemment plus large que haute ; sa peau, tiquetée et rayée d’une couleur rouge intense du côté du soleil, est vert jaunâtre dans la partie opposée ; sa chair est blanc verdâtre d’abord, d’un goût acidule un peu âcre, mais cette saveur disparaît en partie par la maturité, et le fruit devient alors assez doux ; les pepins sont rarement bien conformés ; ils avortent souvent en partie.

Cette pomme, assez commune sur les marchés, mûrit en hiver ; elle se conserve jusqu’en avril, et est meilleure cuite que crue.

Pomme gros faros. Elle est déprimée à la base et au sommet ; son diamètre, qui atteint de deux pouces et demi à trois pouces, est plus grand vers la queue ; sa peau est lisse, de couleur rouge foncé dans presque toute sa surface, et tiquetée çà et là de points bruns ; la partie opposée et circonscrite, pour ainsi dire, autour de la queue, est de couleur vert jaunâtre ; la chair est ferme, cassante, généralement blanche, mais teintée de rose à la circonférence ; sa saveur est acidule et assez aromatique ; les pepins sont gros et renfermés dans de grandes loges, dont ils ne remplissent cependant pas toute la cavité.

Cette pomme occupe un des premiers rangs parmi les meilleures espèces ; elle se conserve assez bien.

Pomme petit faros. Elle diffère de celle qui précède par sa forme ovoïde, dont le plus grand diamètre est aussi vers la queue ; l’œil est placé dans une cavité assez profonde et surtout très-étroite, ce qui fait qu’on ne le distingue qu’avec peine ; les bords sont, en outre, formés de protubérances qui font paraître la peau comme plissée ; celle-ci est luisante, de couleur rouge vif, surtout du côté qui