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Pomme-gamache. Cette pomme, de forme ovoïde, a généralement 30 à 34 lignes de hauteur sur 28 à 30 de diamètre ; sa peau, comme celle de la variété qui précède, est de couleur jaune clair, rayée de lignes irrégulières rougeâtres, du côté qui reçoit plus directement l’influence solaire ; la chair est ferme, cassante, d’une saveur acide très-prononcée.

Ces derniers caractères rendant la conservation de cette pomme assez facile, il n’est pas rare, en effet, d’en conserver pendant l’espace de huit et même neuf mois, sans avoir pour cela recours à de grandes précautions.

Pomme-concombre. La pomme-concombre rappelle, un peu par sa forme celle d’un cœur ; elle va, en effet, en rétrécissant de la base au sommet ; son volume est médiocre, sa peau est d’un vert tendre ou couleur concombre, elle présente assez d’uniformité ; sa chair est fade, et, ainsi que le fruit dont elle porte le nom, n’acquiert guère de sapidité par la cuisson.

Cette variété mérite peu, comme on voit, d’être cultivée ; aussi figure-t-elle plutôt dans les collections que dans les vergers ou jardins fruitiers.

Pomme de glace hâtive, pomme transparente. Cette pomme, généralement d’une forme et d’un volume assez constants, est plus large à la base qu’au sommet ; sa hauteur dépasse rarement 3 pouces, et son plus grand diamètre est presque égal ; l’œil est placé dans une cavité peu profonde, dont les bords sinueux offrent des traces de côtes ; la peau, de couleur vert blanchâtre, est tiquetée de points blancs dissimulés en partie par une sorte de duvet fin ou poussière glauque de même couleur ; elle prend une teinte jaunâtre lors de sa complète maturité ; la chair est blanche, le parenchyme qui la compose est de nature féculente ; il est peu savoureux et d’une très-faible acidité ; les pepins sont généralement gros et courts, et de couleur marron.

Cette belle variété, lorsqu’elle a dépassé son maximum de maturité, prend une teinte violacée, et perd le peu de saveur dont elle jouissait ; on doit, en conséquence, la livrer à la consommation aussitôt qu’elle a atteint tout son développement, ce qui s’effectue ordinairement dans le courant d’août.

Pomme de glace tardive. La pomme de glace, tardive n’ayant pas été signalé par Duhamel, nous allons emprunter à MM. Poiteau et Turpin la description qu’ils en donnent dans l’édition nouvelle du Traité des arbres fruitiers. « La pomme de glace tardive, » disent-ils, « est grosse, très-renflée vers la queue, diminuant beaucoup de grosseur vers l’œil, où elle se termine presque en pointe obtuse ; son diamètre est de 32 lignes et sa hauteur de 30 et quelquefois davantage ; elle est grosse et courte, plantée dans une cavité profonde, médiocrement évasée ; l’œil est petit, placé dans une cavité étroite peu creusée et ordinairement bordée de quelques bosses ; la peau est fine, unie, luisante, d’un vert clair, qui devient blanchâtre au temps de la maturité du fruit ; quelquefois le côté du soleil devient jaune, semé de quelques petits points blancs ; alors la chair est tendre et très-blanche, son eau abondante, relevée d’acidité, qui rend cette pomme très-bonne étant cuite ou séchée au four ; mais, aussitôt que le point de sa maturité est passé, sa chair devient ferme, un peu transparente, de couleur verdâtre, comme si elle avait été frappée et pénétrée de gelée, ou comme celle des melons d’eau nouvellement mis au sucre ; dans cet état, elle se conserve longtemps sans-pourrir, mais l’eau est presque insipide ou d’un goût, désagréable ; de sorte que c’est un fruit que la curiosité, plutôt que son utilité, peut faire cultiver. » Ces habiles observateurs ajoutent que, « lorsque ces pommes sont dans la fruiterie, on les voit, pour la plupart, devenir transparentes, en tout ou en partie ; elles sont alors luisantes, beaucoup plus dures et plus lourdes qu’auparavant ; elles contiennent aussi plus d’eau, et c’est probablement cette eau aspirée qui en augmente la qualité et le poids. »