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placé obliquement sur l’un des côtés du fruit, qui est beaucoup moins élevé que l’autre ; la hauteur de l’un de ses côtés étant de 3 pouces, et celle de l’autre de 25 à 26 lignes seulement ; cet œil est d’ailleurs fort grand et situé au milieu d’un, creux formé par cinq bosses, assez grosses, qui ne se prolongent cependant pas sensiblement sur le fruit, et qui n’y forment pas des côtes, comme cela a lieu dans plusieurs autres espèces ; il a encore cela de particulier, c’est que, sous les échancrures desséchées du calice, cet œil forme une cavité qui pénètre presque au quart du fruit et dans laquelle on trouve des styles desséchés. Le diamètre du fruit est de 25 lignes dans sa partie la plus large. La peau est partout d’un vert qui passe au jaune clair par la parfaite maturité ; la chair est assez douce, très-peu aigrelette ; les loges séminales sont grandes et ne contiennent souvent que les germes avortés des pépins ; au-dessus de ces loges et autour du creux formé par l’œil, on trouve plusieurs autres petites loges, ordinairement six, dans quelques-unes desquelles on observe les rudiments de pepins non développés. »

La pomme-figue mûrit en décembre et se conserve généralement jusqu’en mars.

Pomme violette ou calville rouge d’automne, pomme grelot ou sonette. Le volume de cette pomme est assez variable, cependant son diamètre dépasse rarement 3 pouces et demi ; elle est, en général, moins allongée que les autres calvilles ; sa queue, longue et menue, est implantée dans une cavité assez profonde, dont les bords sont plissés ; sa peau est lisse, de couleur rouge pâle sur un fond jaunâtre ; le côté qui reçoit plus directement l’influence solaire est comme fouetté de rouge vif ; on remarque, en outre, des points blancs ou gris, suivant le fond sur lequel ils se détachent ; la chair est grenue, verdâtre dans la plus grande partie de sa masse, et nuancée de rose à la circonférence ; sa saveur est douce, son arome rappelle celui de la violette ; les pépins, lorsqu’ils n’avortent pas, ce qui est rare, sont aigus ; ils sont renfermés dans de grandes loges, caractère qui distingue tous les calvilles ; il arrive même souvent que les pepins se détachent et sonnent par l’agitation, ce qui prouve contre l’opinion de certains physiologistes qu’ils sont, relativement au péricarpe, dans un isolement complet. Cette circonstance a fait donner, à cette variété, le nom de pomme-grelot.

Cette pomme mûrit en décembre ; elle se conserve assez facilement et est très-estimée.

Pomme-lanterne. Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit des étranges dénominations qu’ont reçues certaines espèces ou variétés de fruits ; vouloir les modifier serait augmenter la confusion que présentent les synonymies ; nous nous garderons d’y contribuer, elle n’est déjà que trop grande ; nous nous bornerons à chercher l’étymologie que nous croyons due à la similitude qu’offre cette variété avec l’espèce de lanterne plissée ou à côte que l’on fait communément en papier.

La pomme-lanterne est longue d’environ 3 pouces à 3 pouces et demi sur 30 à 32 lignes de diamètre, et presque cylindrique ; l’œil est placé dans une cavité peu profonde ; les bords de cette cavité sont formés de protubérances qui, en se prolongeant à la surface du fruit, simulent des côtes et le rendent anguleux ; la peau est de couleur jaune pâle, tiquetée de lignes rougeâtres du côté du soleil ; la chair, d’un goût sucré-acidule, est assez agréable, bien qu’elle soit peu aromatique ; les pepins sont bruns, de forme ovale-allongée, assez aigus ; ils sont renfermés dans de grandes loges et y paraissent isolés, mais cet isolement n’est qu’apparent, car avant la maturité du fruit ils adhèrent au placenta, qui lui-même est en communication, ainsi que nous l’avons dit précédemment, avec le pédoncule.

Cette variété, très-rare aux environs de Paris, est beaucoup plus commune en Normandie.