prune de Monsieur ; la chair, de couleur blanc de neige, offre une légère teinte rosée sous la peau ; elle est ferme, sa saveur est douce et agréable ; les pépins, pointus et bien nourris, sont renfermés dans quatre grandes loges ; cette circonstance lui a fait donner le nom de pomme de Jérusalem, parce qu’en effet, coupée au centre, elle présente l’image des quatre divisions de la croix de Jérusalem.
Cette pomme mûrit vers le milieu d’octobre, et se conserve assez facilement.
Pomme pigeonnet de Rouen. Cette variété se distingue surtout par sa forme, qui est presque conique ; elle présente aussi, vue dans un certain sens, l’aspect irisé dont nous avons parlé plus haut. Son volume dépasse rarement 30 lignes de long sur 22 à 24 de diamètre ; sa peau est lisse, lavée d’un beau rouge violet du côté plus directement exposé au soleil, jaune du côté opposé, et divisée par des bandes d’un rouge plus ou moins vif ; on remarque souvent des points gris qui se détachent sur le rouge, et des points bruns sur le jaune ; sa chair est d’un blanc jaunâtre, d’une contexture grenue, peu succulente ; sa saveur est douce et fade. Si la qualité de cette pomme répondait à son aspect séduisant, elle serait bien certainement l’une des plus remarquables : elle se conserve assez bien.
MM. Poiteau et Turpin ont observé qu’en général la peau des meilleures espèces de pommes se détachait difficilement. La variété qui nous occupe n’est pas dans ce cas, car sa peau se sépare quelquefois d’elle-même.
Pomme gros pigeonnet. Cette belle variété se distingue surtout par son volume, qui est assez considérable ; elle atteint, en effet, de trois pouces à trois pouces et demi, de hauteur, sur trois pouces ou environ de diamètre ; ce dernier, diminuant sensiblement de la base au sommet, lui donne une forme pyramidale. Cette pomme est relevée de cotes qui, se terminant à la cavité qui renferme l’œil, y forment autant de petites protubérances. La peau, de couleur vert clair, prend une teinte jaune en mûrissant ; elle se fonce, en outre, de rouge brun dans la partie éclairée par le soleil ; la chair est acide, mais cependant assez agréable ; les pépins sont courts et bien nourris.
Cette pomme mûrit en novembre et décembre : c’est une des bonnes variétés.
Pomme Saint-Jean. Elle doit évidemment son nom à l’époque à laquelle sa maturation s’effectue généralement ; sa forme rappelle celle d’un cœur ; sa hauteur, qui dépasse rarement 20 à 22 lignes, est égale à son grand diamètre, qui est vers la base ; la peau est de couleur blanc jaunâtre, et n’offre, du reste, rien de bien remarquable ; la chair est tendre, sa saveur est douce et assez agréable.
Cette pomme a l’avantage bien précieux de mûrir plus tôt que toutes les autres variétés du même genre. On la cultive abondamment en Provence ; elle y forme, par la variété de son emploi, une ressource assez importante pour l’économie domestique.
Petite pomme Saint-Jean. Cette variété diffère de la précédente en ce qu’elle est plus petite ; elle atteint, en effet, rarement plus de 15 lignes de hauteur sur 14 de largeur ; sa queue est généralement longue d’environ 12 à 14 lignes, ce qui est assez rare ; sa chair est douceâtre, fade et un peu amère.
Cette pomme mûrit, comme la précédente, à la fin de juin et au commencement de juillet ; les pommiers de Saint-Jean croissent sans culture.
Pomme-figue. Elle est tellement rare qu’on n’en connaissait qu’un individu il y a quelques aunée, encore ; elle est, en effet, plus digne de l’attention des curieux que goûtée des gourmets. L’avortement assez fréquent des pepins lui a fait donner aussi le nom de pomme-figue sans pépin. Sa forme n’étant pas toujours constante, nous allons rapporter textuellement la description qu’en a donnée Duhamel.
« La pomme-figue, » dit cet observateur habile, « a une forme irrégulière, lorsqu’elle est sur sa base ; son œil se trouve