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rope ; son volume dépasse rarement 12 à 15 lignes de hauteur sur 18 à 20 de diamètre, sa saveur est âpre, très-acide, mais elle s’adoucit un peu par l’extrême maturité, qui s’effectue généralement en automne ; elle passe facilement au blossissement.

Pomme calville d’été. Cette pomme est presque complètement sphérique ; son diamètre, qui dépasse rarement 2 pouces, est cependant un peu plus considérable que sa hauteur ; elle est relevée de côtes bien prononcées ; sa peau, généralement d’un rouge pâle, est presque blanche du côté de la queue, et marquée de lignes d’un rouge plus intense du côté qui reçoit plus directement les rayons solaires ; sa chair est blanche, d’une saveur aigrelette ; elle devient assez facilement cotonneuse et insipide, surtout lorsque son maximum de maturité est dépassé ; celle-ci s’effectue généralement vers le commencement d’août.

Passe-pomme d’automne. Cette variété, que l’on désigne en Normandie sous le nom de passe-pomme blanche, ne mérite pas ce nom ; car, lors de sa maturité, elle est plutôt jaune que blanche ; elle prend même une teinte rosée assez prononcée du côté qui reçoit l’influence solaire ; elle est un peu plus haute que large ; son diamètre dépasse rarement 28 à 30 lignes ; sa surface est formée de côtes peu saillantes ; elle est généralement plus étroite au sommet qu’à la base ; sa chair est blanche, d’une saveur acide et âpre assez peu agréable ; les pepins sont bruns et renfermés dans cinq grandes loges qui forment une cavité au centre du fruit.

Cette pomme mûrit en septembre.

Pomme d’outre-passe. Elle offre, quant à la forme et au volume, de l’analogie avec la précédente ; elle en diffère en ce que sa surface se colore d’un rouge assez clair, qui prend encore plus d’intensité du côté qui reçoit plus directement l’influence solaire. Sa chair, d’un blanc de neige., présente souvent, sous la peau, une zone d’un rouge-vif ; sa saveur est douce et acidule ; ses pepins sont d’un brun foncé, arrondis à la base et aigus au sommet.

Comme la précédente, elle mûrit en septembre.

Pomme museau-de-lièvre. Le nom de cette pomme indique suffisamment la forme qu’elle affecte ; sa hauteur est ordinairement de 25 à 28 lignes ; mais elle a deux diamètre : le plus étendu, qui est à la base ou du côté de la queue, atteint 20 à 22 lignes ; l’autre dépasse rarement 12 à 14. L’œil est placé dans une cavité dont les bords forment bourrelet, ce qui a vraisemblablement contribué à établir la comparaison à laquelle cette variété doit son nom ; sa peau est généralement jaunâtre, mais quelquefois cependant parsemée de taches d’un rouge assez vif, surtout du côté frappé des rayons solaires ; sa chair est douce et assez suave.

Cette variété mûrit en septembre, et se conserve assez bien.

Pomme petit pigeonnet. Son volume dépasse rarement 24 à 25 lignes de hauteur sur 20 à 22 de diamètre ; celui-ci est souvent même un peu moindre vers le sommet ; l’œil est placé presque à fleur, et la queue, ordinairement assez courte, s’implante dans une cavité peu profonde. La peau est blanche, lavée de rose ; elle n’offre qu’une seule teinte dans la partie frappée des rayons solaires ; la chair est blanche, légèrement acide ; les pepins sont petits, bruns et bien nourris.

Comme celles qui précèdent, elle mûrit en septembre.

Pomme cœur-de-pigeon ou de Jérusalem. Cette pomme a de l’analogie avec l’a précédente, mais elle est plus conique, et son sommet, déviant un peu de la perpendiculaire, lui donne, en effet, la forme d’un cœur ; il est terminé par des côtes assez saillantes, qui rayonnent autour de l’œil ; les découpures de celui-ci sont étroites et très-aiguës ; la peau, nuancée de rose et de violet, est couverte d’une sorte de poussière glauque ; elle offre l’aspect chatoyant appelé gorge-de-pigeon ou de