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une végétation plus vigoureuse, s’empare du terrain, étouffe les femelles, et on n’a bientôt plus de fruit. Cette circonstance a jeté de la défaveur sur les caprons, qu’on regarde à tort comme peu productifs.

Capron commun : il est oblong, de forme conique, d’abord rouge, puis brun ; sa chair est succulente, d’un blanc jaunâtre, quelquefois rosée ; les semences qui garnissent la périphérie sont assez saillantes, plus nombreuses au sommet qu’à la base, qui en est quelquefois complètement dépourvue ; il mûrit à la fin de juin et au commencement de juillet.

Capron royal ou parfait, capron de Fontainebleau, de Bruxelles : il est de forme ovoïde ; sa couleur passe du rouge clair au rouge foncé ; sa chair est ferme, peu succulente, blanche au centre et lavée de rose à la circonférence ; il est très-adhérent à la hampe, et à tel point qu’il se déchire souvent plutôt que de céder ; les graines sont saillantes et n’occupent qu’environ les deux tiers supérieurs du fruit, l’autre tiers est lisse et blanchâtre.

Capron abricoté : cette variété ne diffère de celle qui précède qu’en ce que le fruit est moins allongé et qu’il se rapproche, en conséquence, du fruit dont il emprunte le nom ; il passe au rouge brun lors de sa maturité et se rapproche beaucoup, pour la saveur, du capron commun ; ses graines sont saillantes, sa chair est pâteuse ; comme toutes les grosses espèces, ce capron offre, au centre, une cavité plus ou moins grande lors de sa maturité.

Capron framboise ; ce capron est d’un rouge plus clair que les précédens ; les graines sont aussi moins saillantes ; il se rapproche enfin, par son facies et sa saveur, de la framboise ; sa chair est douce, très-succulente et d’une suavité qui le fait rechercher des connaisseurs.

Un caractère bien tranché qui rapproche singulièrement les caprons des fraises, c’est qu’ils ont aussi leurs graines à la périphérie ; elles sont même encore plus saillantes que chez ces derniers ; ce fruit est généralement moins estimé que la fraise, bien que plus gros et au moins aussi productif ; ses propriétés sont les mêmes, avec cette différence cependant, qu’étant moins suave, il est aussi d’une digestion moins facile.

FRAMBOISE, fruit du framboisier, rubus idæus, L. ; famille des Rosacées, J.

Ce fruit s’offre sous la forme d’une baie composée elle-même de petites baies ovales soudées entre elles ; celles-ci renferment chacune une petite graine qui a la forme d’un haricot. Ce qui distingue surtout les framboises des fraises, c’est que les premières ont les graines renfermées dans leur propre substance, tandis que les autres les ont comme fixées ou implantées, comme on l’a vu plus haut, à leur périphérie.

Le framboisier diffère des ronces en ce que ses tiges sont droites, au lieu d’être couchées ; il croît, comme elles, dans les lieux incultes. On en connaît plusieurs variétés : les principales sont le framboisier commun à fruit rouge, celui à fruit blanc, ceux des bois, de Malte et couleur de chair. Les premières sont les plus répandues et surtout celles à fruit rouge ; elle est aussi la plus estimée ; son fruit est d’une belle couleur rouge cerise ; sa saveur est douce, sucrée et légèrement aromatique.

On sert rarement la framboise seule sur les tables, on l’associe le plus ordinairement avec la fraise ou la groseille ; son arôme, qui est particulier, se marie parfaitement avec ceux de ces fruits. La framboise, attendu la grande quantité d’eau de végétation qu’elle contient, est, comme la fraise, peu propre à faire des confitures ; mais on la fait souvent entrer dans celle de groseille et elle lui communique un parfum très-agréable.

Ce fruit est très-rafraîchissant macéré dans le vinaigre, et uni au sucre dans des proportions convenables, c’est-à-dire deux livres de sucre sur une de macératum ; ce mélange forme, après un rappro-