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de violentes tranchées,et souvent la mort. Il résultede l’examen chimique du fruit du ceratoniasiliqua,quel’on doità Proust, qu’il est composé de matière extractive, de tannin, de sucre incristallisable, de gomme et d’acide gallique. ¡SÀPOTILLE, fruit du sapotillier, nchras .fapota, L. ; famille des Sapotées, J. C’est un fruit charnu,globuleux, à douze loges contenant chacune une graine de forme ovale, dure, luisante,comprimée, marquée dans toute sa longueur d’un hile large et latéral ; la pulpe est fondante, de couleur jaune roux mêlée de stries sanguines ; sa.saveur est fade, surtout avant la maturité. Le aapotillîer croît dans les forêts de l’Amérique et aux Antilles ; son fruit, très estimé des indigènes, est doux et sucré ; sa saveur un peu aromatique rappelle le jasmin etlemuguet. Pour réunir ces avantages, on doit le cueillir lorsqu’il a atteint son maximum de maturité, car avant cette époque il est gorgé d’un suc lactescent de nature résiueuse, analogue à celui de figue ou de caoutchouc, et fort peu agréable surtout pour des palais européens. Les graines sont environnées d’une gomme-résineblanche, friable, qui répand en brûlant une odeur très suave. Elle est "recueillie avec soin et forme un objet de commerce assez important. Si l’on en croit les voyageurs, elle serait même réservée pourparfumer lademeure des sultansetles harems des hauts dignitaires de l’empire. Suivant M. Deseourtils, les graines de Bature émulsive auraient une action spéciale sur les voies urinaires et agiraient comme diurétique et sédative dans la réténtion d’urine et la gravelle. COQUEMOLLEou tu te morues, fruit ducoquemollier, theophraslaamericana, L., fam. des Apocynées, J. Ce fruit s’offre sous la forme d’une capsule globuleuse,du volume d’une pomme ; il est pulpeux, uniloculaire, renferme des semences arrondies, fixées à un placenta central et commun ; l’écorce est coriace et comme crustacée, de couleur jaune safrané extérieurement ;la pulpe est sucrée et nourrissante. Le coquemollier est indigène de l’Amerique et cultivé maintenant aux Antilles ; la propriété éminemment astringente de son fruit permet de croire, bien que son analyse n’ait pasété faite, qu’il contient, en outre d’une proportion assez notable de principe mucoso-sucré, du tannin et de l’acide gallique. Ses propriétés médicales tendent à confirmer cette hypothèse, car on l’emploie avec succès en gargarisme contre l’angine, et en lavement pour arrêter les diarrhées rebelles et pour diminuer et souvent anéantir l’inflammation. du canalintestinal. Les jeunes créoles recherchent ce fruit âpre avec autant d’avidité que les enfants de nos campagnes les ronces et les prunelles, dont l’astriction est, comme on sait, assez grande pour flatter fort peu des palais plus sensuels. CHAPITRE HUITIÈME. TROISIEMECLASSE. FRUITS AQUEUX. Nous avons rangé dans cette classe des fruits qui, bien qu’ils offrent quelques points d’analogie, fournissent cependant des produits assez