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pagnes ne se concentreraient plus dans les villes pour y végéter et y contracter les maladies qui accompagnent presque toujours la misère[1]. Ils trouveraient, dans les travaux nombreux qu’elle créerait, de nouvelles ressources ; dans la culture mieux entendue des fruits, de nouvelles jouissances : plus heureux, ils s’attacheraient davantage au sol qui les a vus naître et que le climat le plus beau et la végétation la plus riche ne peuvent souvent faire oublier.

Bien que l’histoire des fruits se lie, comme on le verra dans le cours de cet ouvrage, aux opérations les plus importantes de l’économie domestique, de l’agriculture et des arts manufacturiers, nous ne nous flattons pas qu’il soit appelé à produire un aussi heureux résultat ; cependant les soins que nous avons mis à réunir les observations des illustrations dans les diverses sciences qui s’y rattachent nous permettent de croire qu’il courra y concourir.

Ce Traité des fruits rendra, en outre, plus intelligible aux gens du monde l’histoire des voyages, sous le rapport de la nourriture des peuples ; il servira aussi à faire connaître les productions les plus utiles des diverses contrées du globe, les opérations auxquelles on les soumet pour utiliser leurs propriétés soit alimentaires, soit médicales, soit industrielles ; il rendra plus compréhensibles des faits intéressants et trop peu connus des histoires ancienne, religieuse et mythologique. Ces faits empruntant de la poésie un nouveau charme, nous avons, autant que nous l’avons pu, par des citations puisées dans les

  1. Il résulte, des tables de mortalité dressées par ordre du gouvernement anglais, et publiées, en 1833, par les soins des communes, comprenant tous les décès inscrits sur les registres, pendant dix-huit années, de 1812 à 1830 inclusivement, que c’est dans les districts où l’industrie des tissus a pris la plus grande extension, surtout dans les villes, que la mort exerce les plus grands ravages ; tandis que c’est dans les districts agricoles, où il y a très-peu de manufactures, que, toute proportion gardée dans le chiffre de la population, la vie est la plus longue.