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prise dans son acception la plus étendue, elle ne comprend pas seulement les opérations du jardinage, mais encore la grande culture ; car, ainsi qu’on l’a vu plus haut, le blé, le maïs, le riz, enfin tous les grains qui constituent la belle famille des céréales sont des fruits. Ils ne contribuent pas seulement à augmenter nos jouissances, ils satisfont, en outre, des besoins impérieux ; nous leur devons les aliments les plus riches en principes nutritifs, et les boissons les plus saines et les plus agréables. Il importe donc essentiellement de répandre les connaissances agricoles manufacturières, pour que les améliorations qui sont dues à quelques observateurs soient mises à profit par tout le monde. C’est pour fournir notre contingent dans cette sorte de croisade intellectuelle que nous avons composé ce Traité des fruits, qui, bien que mis au niveau des connaissances pour les savants, n’en renferme pas moins les notions les plus simples d’économie domestique, agricole et industrielle.

Nous ne nous sommes pas dissimulé qu’il ne suffisait pas de composer un livre pour obtenir ce résultat ; aussi avons-nous cherché quel serait le moyen le plus propre à répandre promptement ce genre de connaissances, et à le faire arriver à ceux-mêmes qui, par une ignorance complète et malheureusement trop commune, ne peuvent les puiser dans les livres. Nous croyons l’avoir trouvé dans le mode suivant, qui consisterait, de la part des instituteurs primaires, à faire aux enfants des écoles, des dictées quotidiennes puisées dans des ouvrages spéciaux, et à les obliger, de retour chez eux, à en donner lecture à leurs parents, puis à les conserver comme archives scientifiques, pour y avoir recours au besoin. Par ce procédé si simple de propagation, les connaissances agricoles manufacturières seraient immédiatement transmises à ceux qui sont plus spécialement appelés par leur âge et leur position à les mettre à profit, et l’instruction des enfants, qui pour les gens de la campagne est un sacrifice présent pour un avantage futur (lors même que l’instruction est gratuite), deviendrait ainsi