Page:Couverchel - Traité des fruits, 1839.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

composent le fruit, et formé neuf classes ou familles naturelles qui les renferment tous, confondant à dessein, comme le font les botanistes modernes, le fruit et la graine ; c’est ainsi que nous rangeons la noix parmi les fruits huileux, et cependant nous n’ignorons pas que son péricarpe est cependant très-riche en tannin ; et, quand nous classons le melon parmi les fruits aqueux, nous n’ignorons pas non plus que le sucre est un des principes constituants de sa pulpe ; mais, dans le premier cas (la noix), l’amande est incontestablement la partie la plus importante du fruit, sous les rapports économique et industriel, puisqu’elle est employée comme aliment, et qu’on en extrait une huile propre à divers usages, et, dans le second cas (le melon), le sucre s’y trouve dans une proportion si minime, relativement aux autres principes, qu’il eût été, pour ce seul motif, peu judicieux de le distraire de la grande et belle famille des cucurbitacées à laquelle il appartient, et qui se compose d’un grand nombre de fruits aqueux.

Si nous sommes assez heureux pour remplir convenablement le cadre que nous nous sommes tracé, nous croirons avoir satisfait au désir des amis des sciences en expliquant l’un des plus importants phénomènes de la végétation, la maturation des fruits[1], et satisfait à un besoin tous les jours mieux senti des gens du monde, qui, plus éclairés de nos jours et ayant des connaissances plus variées, sont aussi plus à même d’apprécier la valeur des richesses que la nature a si libéralement répandues à la surface du globe. Les gens de la campagne y trouveront des préceptes d’économie agricole qu’il leur importe surtout de connaître, puisqu’ils sont applicables à leurs travaux et à leurs besoins. L’ignorance dans laquelle ils sont restés, des moyens si heureusement trouvés et si habilement appliqués par les savants, pour simplifier et

  1. Cette belle question a été, comme on le verra dans le cours de l’ouvrage (chapitre 2e), proposée par l’Académie des sciences, comme objet de concours, et nous avons été assez heureux pour contribuer à la résoudre.