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Diderot a été longtemps pauvre. Quand son père lui eut retiré sa pension il se vit obligé de sortir de chez le procureur, et d’aller se loger en chambre garnie. On lui a entendu raconter qu’un Mardi-Gras, n’ayant pas une obole en son pouvoir, il sortit de bonne heure, dans l’espérance que quelqu’une de ses connaissances le prierait à dîner ; il les visite l’une après l’autre : celles avec lesquelles il était le plus libre dînaient ce jour-là en ville, et les autres, ou ne furent pas visibles, ou ne le retinrent pas à dîner. Enfin, après avoir bien couru, il rentre à jeun, excédé de fatigue, vers les six heures du soir : son hôtesse, le voyant pâle et défait, lui offre un peu de vin chaud et de sucre ; il le prend, et se couche en faisant des réflexions philosophiques sur l’infortune et les malheurs de l’indigence ; il fit alors le serment de ne jamais refuser un écu à