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TRADUCTION DU PREMIER LIVRE DE LA MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE.



Chapitre premier.


Tous les hommes ont un désir naturel de savoir, comme le témoigne l’ardeur avec laquelle on recherche les connaissances qui s’acquièrent par les sens. On les recherche en effet pour elles-mêmes et indépendamment de leur utilité, surtout celles que nous devons à la vue ; car ce n’est pas seulement dans un but pratique, c’est sans vouloir en faire aucun usage, que nous préférons en quelque manière cette sensation à toutes les autres ; cela vient de ce qu’elle nous fait connaître plus d’objets, et nous découvre plus de différences[1]. La nature a donné aux animaux la

  1. Aristote, De Sensu et Sensili, cap. i, Bekk. I, p. 437.