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sonne, et je vous fais une question ; qu’est-ce que le pape ?


Testis unus. C’est…… attendez, je vais chercher les œuvres de St. Bernard, pour savoir ce qu’il est.


Isocrate. Je vous en dispense. Lisez Montesquieu, voici ce qu’il dit : « Le pape est le chef des chrétiens, c’est une vieille idole qu’on encense par habitude, il étoit autrefois redoutable aux princes mêmes, car il les déposoit aussi facilement que nos magnifiques sultans déposent les rois d’Yrimette et de Georgie ; mais on ne le craint plus, il se dit successeur d’un des premiers princes chrétiens qu’on appelle St. Pierre, et c’est certainement une riche succession ».


Testis unus. Montesquieu est un impie ! avez-vous lu le pere Patouillet ? comme il vous peint le pape ! comme il détaille toutes ses prérogatives ! c’est de l’éloquence cela !


Isocrate. Chacun peint ses idoles à sa maniere, chacun met ce qu’il veut dans ses archives. On n’inscrit au Vatican que les conciles approuvés par la cour de Rome.


Testis unus. Je vous soutiens, Monsieur, que le pape est le roi de l’église, qu’il a toujours existé, et que son autorité a toujours été reconnue.


Isocrate. Voulez-vous de l’érudition ? eh bien disconvenez-moi qu’avant que la protection des empereurs eût permis aux évêques de s’assem-