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voyé ce Herault. Il y avoit parmi ces Députez des gens bien intentionnez pour la Paix, & comme cette ſoûmiſſion étoit du goût de la Cour, & qu’elle vouloit s’affranchir de la crainte qu’elle avoit de la venuë de l’Archiduc, elle leur propoſa une conference pour terminer à l’amiable les differens qui diviſoient les cſprits. Ils ne purent l’accepter de leur chef, quelque bon deſſein qu’ils en puſſent avoir. Il faloit qu’ils en fiſſent raport auparavant au Parlement ; & l’ayant fait en des termes qui marquoient que s’ils en étoient crûs on profiteroit bien-tôt de la diſpoſition où la Reine Mere étoit de leur pardonner, leur avis fut ſuivi d’un conſentement unanime. On convint de part & d’autre que l’on s’aſſembleroit à Ruel pour y examiner toutes choſes. Le Parlement y envoya des Députez, & le Cardinal Mazarin y étant allé lui-même de la part de la Cour, le Duc d’Orléans honora ces çonferences de ſa preſence. Enfin après bien des conteſtations la paix fut coucluë entre les deux partis. Mais elle fut de peu de durée, de ſorte que devant qu’il fut peu la guerre civile ſe r’alluma ſi fortement, que tout ce que l’on avoit vû juſques-là n’étoit rien en comparaiſon de ce qui ſe vit alors.


Fin du premier Tome.