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mémoires de m. d’artagnan

quait tant de hardiesse et de fureur qu’ils en blessèrent deux de notre côté, légèrement il est vrai. Tous les trois étaient atteints, plus ou moins gravement, et nous les avions acculés au mur, où nous les tenions, en dépit qu’ils eussent bousculé sièges et meubles pour s’en barricader, lorsque l’arrivée du commissaire et des archers interrompit le combat.

Nos ennemis n’avaient plus qu’à se rendre s’ils ne voulaient être passés par les armes. On les arrêta tous, sans oublier celui qui s’était réfugié dans le cabinet et qui espérait peut-être qu’on ne songerait plus à lui. On emmena également la mère et la fille ; j’eusse pardonné sa tromperie à celle-ci, mais la justice ne lâche pas facilement sa proie et je la vis partir entre les archers, non sans regrets, je l’avoue.