Page:Courteline - Messieurs les ronds-de-cuir, 1893.djvu/262

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Tonneaux ! Tonneaux ! Tonneaux ! réitéra le braillard du dehors en rouvrant d’un violent coup de poing la porte que Maxime tout à l’heure lui était venu repousser sur le nez.

Derouet, que laissait froid cette scie imbécile, n’eut même pas un haussement d’épaule. Il dit simplement, avec le plus grand calme :

— Il commence à nous embêter, le marchand de tonneaux. Je vais aller lui botter les fesses, on va voir si ça va traîner.

Puis, au milieu d’acclamations enthousiastes saluant cette déclaration, il acheva sans avoir perdu le ton ni la mesure :

Et qu’y tomb’ su’ mes ripatons,
J’ le rattache avec une ficelle…
J’le raÀ Courcelle !


Il annonçait : « Moralité !… », mais, au même instant, le bâton haut, la nuque renversée en arrière dans l’attitude ensemble héroïque et canaille du maréchal Ney au carrefour de l’Observatoire :

— À nous, messieurs ! cria-t-il.

Toute une smala, chantant la Pomponnette, entrait ; des hommes, des femmes, des filles du