Page:Courteline - Messieurs les ronds-de-cuir, 1893.djvu/227

Cette page a été validée par deux contributeurs.

serait des plus faciles, ainsi que je vais avoir l’honneur de l’établir à vos yeux.

Il avait avancé la main. Il prit un crayon qui traînait dans l’encombrement de la table et, sourd aux protestations de M. Nègre criant qu’il avait à cette heure bien d’autres chiens à peigner et qu’on verrait clair le lendemain, il poursuivit. C’était un garçon ingénieux ; son sac contenait plus d’un tour. Il démontra, clair comme le jour, que si, au point de vue pratique, le décès de M. de La Hourmerie n’était qu’une porte entrebâillée, cette porte, on la pouvait ouvrir à deux battants en mettant à la retraite Bourdon, un « infirme » que seule maintenait à son poste une charité mal ordonnée.

— D’où, non plus huit mille francs de disponibles, mais seize !… Et ce n’est pas tout, notez bien !

Et ce n’était pas tout, en effet. Car à cette somme déjà imposante se venaient ajouter plusieurs autres milliers de francs : les 4 000 balles du père Soupe, qui laissait sa peau dans l’affaire ; les 1 800 francs de Gourgochon que renvoyait à ses chapeaux le programme de Chavarax ;