Page:Courteline - Messieurs les ronds-de-cuir, 1893.djvu/154

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lahrier : « Un charmant être, adoré des femmes, et incapable de sacrifier à la stupidité de certains règlements les saines traditions de la galanterie française. » Et allez donc ! Tout Chavarax tenait dans ce mot ; toute la subtilité assassine de ce gros garçon aux yeux pâles, dont encadrait la face un collier de duvet mou, évoquant, sans qu’on sût précisément pourquoi, une idée de vague obscénité. Là était sa spécialité : le fraternel coup de main donné à un ami et qui est le coup de pied destiné à lui casser les tibias, l’air délicat de vous passer à la fois la main dans le dos et le croc-en-jambe.

De l’un il disait :

— Chaudavoine ? Bien intelligent, ce gaillard-là, et étonnant pour tourner le vers. Sa chanson sur le Directeur, qu’il a composée l’autre jour, est un chef-d’œuvre de moquerie fine et de drôlerie malicieuse.

De l’autre :

— Ce n’est pas la faute à de l’Ampérière si son père doit tout à l’Empire. Et on vient lui reprocher, à lui, de faire de l’opposition ? Est-ce bête !… Ce n’est pas de l’opposition ça, c’est de la reconnaissance.

D’un troisième :