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— Ah ! bah ! et où donc suis-je alors ?

— Vous êtes chez nous, ce qui n’est pas la même chose.

— Si je suis chez nous, je suis chez moi.

— Vous mentez.

— Ah ! mais…

— Vous mentez !

— C’est trop fort ! cria le père Soupe. Monsieur Lahrier, vous êtes un galopin.

— Et vous, dit Lahrier, vous êtes un vieux cochon.

— Malappris, grossier personnage !

— Ah ! pas d’insolence, je vous prie. Je suis poli avec vous, moi.

— Poli !…

À cette profession de foi extravagante, le pauvre homme demeura sans armes, avec seulement un lent regard, qui monta au plafond, navré et pitoyable.

— Poli !…

Il se tut toutefois, il tenta de l’apaisement, se sentant enferré dans ses torts, jusqu’au cou. Justement, de la pièce voisine, Letondu intervenait, cognant au mur à coups d’haltères et hurlant : « Gloire à la vieillesse ! Honneur au respectable Soupe ! Celui qui n’a pas le respect des cheveux