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Le cabinet du directeur. Celui-ci, installé à sa table de travail, donne des signatures qu’il éponge aussitôt.

Brusquement, il s’interrompt, allonge la main vers un cordon de sonnette.

Sonnerie, à la cantonade.

La porte s’ouvre. Le garçon de bureau apparaît.



Le directeur ― C’est vous, Ovide ?

Ovide ― Oui, monsieur le directeur.

Le directeur ― Est-ce que M. Badin est venu ?

Ovide ― Oui, monsieur le directeur.

Le directeur ― M. Badin est là ?

Ovide ― Parfaitement.

Le directeur ― Réfléchissez à ce que vous dites. Je vous demande si monsieur Badin, l’expéditionnaire du troisième bureau, est à son poste, oui ou non.

Ovide ― Monsieur le directeur, il y est !

Le directeur ― Ovide, vous avez bu.

Ovide (désespéré) : ― Moi !…

Le directeur ― Allons ! avouez la vérité ; je ne vous dirai rien pour cette fois.

Ovide ― Monsieur le directeur, je vous jure !… J’ai bu qu’un verre de coco.

Le directeur ― La présence de monsieur Badin au ministère constitue un tel phénomène, une telle anomalie !… Enfin, nous allons bien le voir. Allez me chercher monsieur Badin.

Ovide ― Bien, monsieur le directeur.

(Il sort. Le directeur s’est remis à la besogne. Long silence. Enfin, à la porte trois petits coups.’’)

Le directeur ― Entrez !

(Apparition de M. Badin’’)

Monsieur Badin ― Monsieur le directeur…

Le directeur ― Bonjour, monsieur Badin. Entrez donc, monsieur Badin, et prenez un siège, je vous en prie.