Page:Courteline - Les Linottes, 1899.djvu/68

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Je l’espère bien ! dit l’autre.

Hamiet poursuivit :

— Je n’ai pas une minute à moi tous ces jours-ci, mais un soir de la semaine prochaine, il faut que vous veniez dîner à la maison ; en copain, sans cérémonie. Cela colle ?

Cozal s’inclina :

— Bien aimable. Merci. Cela colle. J’accepte avec grand plaisir.

— À la bonne heure ! Un petit bleu le matin pour le soir, cela suffit ?

— Absolument.

— All right ! À bientôt, en ce cas.

Sous l’ombre du guéridon, la main de Cozal, depuis un instant, était venue retrouver celle de Marthe. L’insensible pression de ses doigts sur les doigts gantés de la jeune femme fut un adieu tendre et discret ; mais en même temps, de sa dextre énergiquement secouée, il répondait au shake-hand affectueux de son nouvel et déjà vieil ami. Entre la femme et le mari, son cœur, conquis, se partageait. Peu s’en fallut, quand, sous ses yeux, le couple se fut perdu par les éloignements du boulevard, que le mot de Quasimodo lui vint aux lèvres :

— Tout ce que j’aime !


IV


Le lundi est arrivé, et, juste, Frédéric Hamiet, qui n’a mis le pied hors de chez soi depuis son retour à Paris, est sorti dès le thé du matin, ce jour-là.