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le sous-sol de la Pie-Borgne, un de ces cabarets à pianos où se vient ébattre, le soir, la jeunesse un peu turbulente de Montmartre.

— Diable ! fit le musicien, lorsque la petite, d’un mot, l’eut mis au courant de la situation.

Ses fureurs étaient tombées, et il restait, lui, l’œil en dedans, ouvert sur de mystérieuses songeries. Pour cet homme plein d’ingénuité, venu au monde sans appétits et qui n’avait plus de besoin pourvu seulement que ses orgueils pussent se regarder dans la glace, c’était, ces cent sous par jour, la timbale enfin décrochée ! Mais à peine il la saisissait, qu’il cherchait déjà de quelle huile il pourrait bien s’oindre les mains, afin qu’elle lui glissât des doigts, ayant pour mission dans la vie de la caresser à rebrousse-poil, d’interpréter la logique du côté que ce n’était pas vrai, et de faire précisément le contraire de tout ce qu’on espérait de lui.

Cozal comprit que sa présence ne pouvait que contrarier les élans d’une réconciliation obligée.

Il se retira par discrétion.