Le lendemain seulement, en me levant, je reçus une lettre d’elle, m’avisant que je n’eusse plus à compter sur ses visites, tout étant fini entre nous. Suivait le récit d’une scène qu’elle avait eue avec Laurianne, à son retour : scène grotesque, s’il en fut, et qui terminait dignement l’épopée. Laurianne s’était traîné à genoux avec des sanglots et des cris, la suppliant de ne plus me voir, lui jurant pardon et oubli, l’appelant son amour, sa joie, sa suprême consolation, et cætera, et cætera ; le tout entremêlé de promesses de mariage et de menace de se jeter par la fenêtre.
C’était d’un bête à faire pleurer.
Je fourrai la lettre dans ma poche et pris bravement mon parti de mon veuvage prématuré, non sans vouer un fond de secrète reconnaissance à l’excellente créature qui m’avait procuré six semaines d’une liaison sans fatigue, agréablement couronnée d’une rupture sans tiraillement !
Quant à Laurianne, il ne m’a jamais pardonné, ce qui m’est suprêmement égal, et c’est depuis ce temps qu’il me traite de canaille, ce qui m’est plus égal encore.