Page:Courteline - Les Linottes, 1899.djvu/239

Cette page n’a pas encore été corrigée

de queue pointu, pointu, comme l’éteignoir de ma grand’mère… Mon Dieu, quel beau petit nangora !

GUSTAVE

Je vois, au portrait que tu m’en traces, qu’il doit être, en effet, très bien. Une simple observation, mon loup ; on ne dit pas : un petit nangora.

BOBÉCHOTTE

Tiens ? Pourquoi donc ?

GUSTAVE

Parce que c’est du français de cuisine.

BOBÉCHOTTE

Eh ben, elle est bonne, celle-là ! je dis comme tu m’as dit de dire.

GUSTAVE

Oh ! mais pas du tout ; je proteste. Je t’ai dit de dire : un angora, mais pas : un petit nangora. (Muet étonnement de Bobéchotte) C’est que, dans le premier cas, l’a du mot angora est précédé de la lettre n, tandis que c’est la lettre t qui précède, avec le mot petit ?

BOBÉCHOTTE

Ah ?

GUSTAVE

Oui.

BOBÉCHOTTE, haussant les épaules.

En voilà des histoires ! Qu’est-ce que je dois dire, avec tout ça ?