Séparation presque cordiale.
Promesses échangées de s’aller faire visite.
Visite de Micheline à Totote, rendue par Totote à Micheline à vingt-quatre heures d’intervalle. La sympathie pousse et croît en leurs cœurs comme une végétation folle.
Échange de petites confidences bien fait pour sceller le bail d’une amitié qui sera robuste. Totote révèle à Micheline, en lui recommandant de les garder précieusement pour elle, des secrets de famille d’une importance !… Micheline proteste de sa discrétion. Elle n’a jamais rien répété ; on peut demander à tout le monde. À l’audition des infortunes sans nombre au sein desquelles s’est écoulée l’innocente enfance de Totote, elle répand des torrents de larmes ; puis, rivalisant de franchise, elle livre à sa nouvelle amie, qui l’écoute avec le plus vif intérêt, l’adresse de sa manucure et le nom de la modiste en chambre qui lui confectionne ses chapeaux.
Période exaspérée.
Ce n’est plus de la passion, c’est de l’idolâtrie.
Totote ne peut plus se passer de Micheline, qui ne peut plus vivre sans Totote. Elles ont mélangé leurs vêtements : Micheline, maintenant, est coiffée du chapeau de Totote, qui est vêtue d’une combinaison de Micheline. Celle-ci a les bas de celle-là ; celle-là la chemise de celle-ci.
Proposition par la première, qui connaît justement dans Montmartre des appartements bon marché, de prendre en commun, rue Frochot, un très chic petit entresol où on vivrait