fois trahi et deux fois malheureux dans les deux seules passions qui meublassent sa vie, volontiers et indifféremment il s’en prenait à l’une de l’autre. À l’ingratitude de son art il reprochait les tristes consolations demandées à ses sales amours ; à ses amours, les cruelles représailles de son art bêtement négligé et galvaudé pour elles, et qui se vengeait.
Il passait la moitié de sa vie à faire le serment de lâcher la « coquine » et l’autre moitié à le refaire ; de quoi se divertissait fort Robert Cozal, demeuré très bébé malgré ses vingt-cinq ans, et qu’amusait au suprême degré l’éloquence pittoresque et pleine de laisser-aller de son ami. Celui-ci, par sa large face embroussaillée, le flamboiement sombre de ses yeux, le perpétuel grondement d’orage qui filtrait de ses lèvres closes et l’entretenait au centre d’un essaim bourdonnant de grosses mouches, apparaissait à celui-là tel un sanglier monstrueux.
Ce même matin, trente et unième du mois d’août, Cozal devait être ébahi à découvrir en quelle bauge le sanglier vivait comme un cochon.
Il avait, la veille au soir, achevé le second acte de Madame Brimborion, et, pressé de lui faire tenir la bonne nouvelle, il se décida à franchir, en dépit de l’heure matinale, le seuil de son collaborateur.
En pénétrant dans la villa Bon-Abri, le premier cottage rencontré était celui de Stéphen Hour.
Il se composait d’une chose qui avait été un jardin, ainsi qu’en attestaient les buis empoussiérés surgis des herbes par instants et marquant l’emplacement de corbeilles disparues, et d’un cube énorme de verdures qui était l’habitation. De la maison, en effet, plus rien, que l’enchevêtrement confus