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— Eh bien ! oui, criai-je, je vais l’y mettre ; mais tais-toi, Lamerlette, tais-toi ! ou, nom d’un tonneau, je t’étrangle !

Il n’en demandait pas davantage. Soigneusement, dans de vieux journaux il enveloppa la pendule, et il me la logea sous le bras en me recommandant de faire diligence.

Déjà j’étais dans l’escalier.

— Il y a un clou rue Fromentin ! me criait Lamerlette, accoudé sur la rampe.

III

Or, je dégringolais la rue Germain-Pilon quand quelqu’un me barra la route. Je levai le nez et je vis… – Non, devine un peu qui je vis ? – Maman ! maman elle-même, qu’un hasard amenait en course dans le quartier. Hein, c’en était une, de malchance ?

Elle était très gentille, maman, en ce temps-là ; de dix ans plus jeune que son âge et grosse comme deux liards de beurre, mais maîtresse femme, je t’en réponds, et entre les mains de laquelle tout grands gaillards que nous fussions, papa et moi, ne pesions pas lourd.

Elle dit :

— Ah ! te voilà, toi ; et il faut que je te rencontre pour savoir comment tu te portes. Pourquoi n’es-tu pas venu nous voir tous ces temps-ci ? Qu’es-tu devenu ? Qu’as-tu fait ? Si ce n’est pas honteux, à ton âge, de ne penser qu’à l’amusement. Va, tu es bien le fils de ton père ; ta tante me le disait encore hier soir.

Et patati, et patata. Elle m’étourdissait. Vainement je tentais de placer un mot :