estionner, derrière le vague geste ignorant du monsieur qui s’en bat l’orbite.
Sa musique !…
À la vérité, deux mornes chutes résumaient sa carrière :
1° À l’Opéra, Servage ! épopée tragique, intentionnellement traitée en opérette, Hour ayant tenu à prouver qu’il savait être homme de verve le jour où ça lui convenait ;
2° Aux Folies-Dramatiques, La Main chaude, opérette bouffe débordante d’âpre érudition et d’insipide solennité, Hour ayant voulu, cette fois, établir qu’il avait plus d’une corde à son arc, et que, s’il excellait à se montrer badin lorsqu’il convenait qu’il fût grave, en revanche il était sans égal pour triompher, quand il fallait être plaisant, dans le bel art d’être sévère.
Avec ce joli système, où se synthétisait tout entière la vanité intransigeante et insociable du personnage, il en était venu, lui, prix de Rome de 1895, à bricoler pour l’éditeur Barbaillé, qui les lui payait vingt francs pièce, des réductions enfantines d’œuvres célèbres tombées dans le domaine public, et à battre, le reste du temps, le pavé de la capitale, pour trouver des leçons de piano – qu’il trouvait et ne gardait jamais plus de huit jours, tant il apportait de promptitude à dégoûter les gens les mieux intentionnés.
Les quelques louis ainsi glanés de droite et de gauche, joints aux quelques pièces de cent sous qu’il touchait à l’agence des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (il était l’auteur d’une romance célèbre : Cueillons les Roses), et aux petits revenus qu’il avait hérités de sa mère, lui constituaient une maigre aisance, dont l’allégeait, avec une incontestable dextérité, la jeune Hélène, aimable voyou juponné de 17 à 18 ans,