L’omnibus Panthéon-Courcelles a ceci de particulier qu’il ne saurait apercevoir une rue sans s’y précipiter tête basse, un kiosque ou un urinoir sans en faire immédiatement le tour. Il est imprévu et loufoque, et rappelle par certains côtés cet étonnant chemin de fer de Sceaux qui se minait le tempérament à courir après sa queue dans l’espoir de la rattraper. D’où il résulte que les concierges des immeubles qu’il rencontre sur son parcours lui jettent des méfiants coups d’œil, avec la crainte manifeste de le voir s’élancer brusquement sous l’une des hautes portes cochères confiées à leur vigilance !... Par bonheur, il a de l’usage, il sait qu’on n’entre pas chez les gens sans frapper ; et c’est ainsi qu’ayant, sans trop d’extravagances, atteint enfin le boulevard Saint-Germain, il s’y arrête pour souffler ; — ce qui lui était bien dû.
Coup de cymbale à l’orchestre.
Qu’est-ce qu’il y a Cinq ?
Du Panthéon au boulevard Saint-Germain, il y a cinq stations : les quatre stations déjà nommées, et la station de la rue du Bac.
Oui, mais comme de la rue du Bac, où il y a une station, au pont de la Concorde, où il y en a une autre, il y a, au coin de la rue de Bellechasse, une station intermédiaire…
Coup de cymbale.