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Le brigadier répliqua sans délai, en lui sautant sur le grappin.

Ils s’empoignèrent ; la joie bruyante des deux soldats se confondit dans un corps à corps amical. La Guillaumette avait emprisonné étroitement sous son coude la face suante et cramoisie de Croquebol, en même temps que, de l’autre main, il lui administrait une robuste fessée.

La chambrée, mise en joie, hurlait. Des paris s’engageaient de toutes parts.

Croquebol, le cou dans un étau, rompait, les reins en avant, s’efforçant de dégager sa tête, avec un souffle de phoque poussif qu’on eût entendu de la rue. Ils firent ainsi le tour de la pièce, donnant de la cuisse dans les châlits et de l’omoplate dans les murs. À la fin, La Guillaumette, plus robuste, passa un bras entre les jambes du camarade, le souleva de terre et le renversa sur un lit où il le maintint de ses deux poings d’hercule, criant :