Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jamais, pourtant, aussi loin que le reportassent ses souvenirs, il n’avait eu affaire à si forte partie.

Exprimer, dans une langue à la fois élégante et précise, qu’un reflet de soleil échappé à une glace s’était venu loger dans son œil, lui devenait une tâche au-dessus de ses forces, et, ma foi, il vit le moment où il allait y renoncer.

Mais la pensée qu’un homme puni pourrait ne pas faire sa punition, lui insuffla du génie.

Subitement, il trouva !

D’une lourde écriture écolière, qu’on eût pu croire tracée à grands coups d’allumette ou de manche de porte-plume, il étagea en haut de la page blanche ces quatre lignes, qui, vingt minutes plus tard, miroitaient encore sous le jour : La Guillaumette, brig. S. de P. 2 jours (Flick, adjud.), pour avoir pris le soleil dans une glace et l’avoir jeté violemment à la figure de ce sous-officier ; après quoi, pleinement satisfait de