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— Vrai alors, c’que j’ai bossé, hier !

Mais aussitôt l’ex-brigadier s’interposait, remettait le vantard à sa place, de l’air d’un homme dont on veut s’approprier le bien.

Il disait :

— Bossé ? T’as bossé ? Eh ! tu ne sais même pas ce que c’est, que de bosser !

Puis, gravement, le doigt piqué sur le thorax :

— Moi, j’sais c’que c’est ! Et pis, c’est cor pas toi, mon vieux, qui vas m’en remontrer là-dessus ! Vois-tu, je vais te dire une bonne chose : c’est qui y en a deux au peloton pour savoir c’qui s’appelle bossé. Ces deux-là, c’est Croquebol et moi, — et tout le monde ici peut t’le dire, — la fois que nous avons été en mission chercher des chevaux à Saint-Mihiel, et q’nous avons pris le train, le train de 8 h. 47.


fin