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sécheresse d’une claque cinglant la joue parcheminée d’une momie, et où le colonel du 22e chasseurs était correctement fouetté en place publique, secoué par la peau du cou, et barbouillé de ses propres ordures.

L’Abeille de Bar répliqua. Le colonel baron la laissa répliquer, mais saisit de l’affaire La Mouche de Commercy, qui s’en donna aussitôt à cœur-joie et se livra sur le dos de l’Abeille à des facéties réjouissantes, faites pour couler cette feuille rivale dans l’estime de ses abonnés. De cet instant la guerre fut déclarée, Bar prenant partie pour l’Abeille, Commercy se rangeant tout entier sous les étendards de la Mouche ; les deux journaux semaient la haine et l’incendie aux quatre coins du département, tandis que, par-dessus les têtes directoriales, les deux colonels ennemis lavaient tranquillement leur linge sale, vidaient une ancienne rancune, on ne sait quelle affaire de femme, un vieux compte resté en litige depuis leurs années de