Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.

moment, entre ses dents, tandis qu’il donnait de la main un retroussis coquet à sa longue moustache, il fredonnait sur l’air de la botte à coco :

« Maréchal des logis »xx
« Tu n’es pas dégourdi »
« Tu t’es fait fout’ la gal’ par les fi’lls de Nancy. »

Brusquement, derrière lui, une voix s’éleva :

— Vous aurez deux jours, brigadier !

Abasourdi, La Guillaumette fit demi-tour sur les talons.

Un reflet de soleil échappé au miroir venait de sauter au dehors, s’allant justement égarer dans l’œil de l’adjudant Flick qui passait devant la croisée.

— Mais, mon lieutenant, expliqua-t-il, c’est sans le faire exprès, je vous jure !

D’un geste brusque, il avait levé la main au ciel, en même temps il inondait le sol d’un jet de salive, pour prendre le bon Dieu à témoin de la pureté de ses intentions.