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velus, s’allait perdre en l’emmaillottement de leurs chaussettes russes[1].

Avec cet instinct du détour, ce sens de la complication particulier aux gens perdus, ils ne rencontraient plus une voie qu’ils ne s’y précipitassent immédiatement et c’est ainsi que, brusquement, ils débouchèrent au pied d’un escalier immense dont une succession de réverbères s’étoilant à perte de vue, indiquait des haltes de paliers.

Ils s’y engagèrent sans hésiter, lancés dès lors dans une ascension à pic. Un assez triste chemin, du reste ! une façon d’échelle primitive, des marches faites de pavés disjoints par le temps et l’usage et dans le large jeu desquels une végétation s’ébattait, la folle herbe et le sympathique champignon : parquet ciré mettant sous le pied qu’il semble fuir la traîtrise d’un lit de pourriture gluante.

L’eau tombée du ciel et des toits dégringolait de

  1. Les bandes de toile dont les soldats se ligottent les pieds en guise de chaussettes.