Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

époumonnée, soufflant des torrents de vapeur.

La Guillaumette, pour le coup, n’y tint plus.

Il sauta sur ses pieds, vint secouer Croquebol :

— Allez, lève-toi, foutons le camp !

Croquebol, ahuri de sommeil, se souleva :

— Hein ? quoi ? Nous sommes arrivés ?

— Lève-toi, reprit le brigadier, y a pas moyen de dormir ici ! Nous allons aller au claque-dents ! allez, oust !

Croquebol obéit sans comprendre. Il laissa retomber ses jambes et rattacha ses sous-pieds, les mains molles, les paupières battantes. Il prit son sabre, que le brigadier lui tendait, et machinalement l’agrafa sur sa taille.

— Quelle heure qu’il est ? demanda-t-il.

— Eh ! fit l’autre, je le sais t’y, moi ! Dans les onze heures minuit, p’t-êt’ bien ! Voyons, sacré lambin, y es-tu ? Què’q’tu cherches encore ?

— Mon shako !

— Allons bon ! Où qu’tu l’as fourré ?