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consciences : l’une au service de leur devoir, l’autre au service de leurs fonctions.

Méfiance ! si un jour les gens nerveux s’en mêlent, lassés de n’avoir pour les défendre contre les hommes sans justice qu’une Justice sans équité, toujours prête à immoler le bon droit en holocauste au droit légal et en proie à l’idée fixe de ménager les crapules.

J’ai un petit garçon de neuf ans. Le jour où il atteindra sa majorité, je lui flanquerai un conseil judiciaire, ce qui le rendra insolvable et le tiendra désormais à l’abri des monstruosités de la Loi. Voilà. Et si, de cet instant, il essaye d’abuser de la situation pour ne pas payer ce qu’il doit ou pour dépouiller son prochain, c’est à moi qu’il aura affaire.