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que devraient bien méditer les voyous de lettres dont la verve alimente le café-concert.

Le gros mot a ceci de précieux qu’entraînant fatalement, chez le chanteur qui en use, la crainte de n’être pas compris du public auquel il s’adresse, le moment ne se fait pas attendre où, en vertu de la loi de Progrès, le geste vient confirmer le texte et l’immonde souligner l’abject.

Telles chansons, — particulièrement du répertoire de Dranem, — semblent faites de mots enragés qu’on aurait enfermés dans une même cage où ils s’entre-dévoreraient en hurlant.

L’ineptie bien connue :

Je suis l’fils d’un gniaf
Qui fait des ribouis,
En fait d’orthographe
Je sais peau de zébie.