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VIRGINIE ET PAUL


Il est bien entendu que l’homme, être foncièrement libertin, pousse à l’excès le goût du changement et apporte dans la pratique de l’amour une brutalité dont s’effarouche la femme, créature d’essence délicate, ô combien !… Ça n’empêche pas que le nombre des femmes trompées soit inférieur d’un bon tiers à celui des hommes cocus. Il n’y a pas que les instincts, en effet ; il y a aussi ce facteur : la possibilité de les satisfaire, et on oublie que par centaines et par centaines de milliers, les employés de ministères, de commerce, de chemins de fer, de banque, n’ont ni le moyen d’entretenir des maîtresses, ni le temps qui