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Gustave. — J’en suis même certain.

Bobéchotte. — J’avoue que tu m’étonnes un peu. La concierge dit : un gora, et si elle dit : un gora, c’est qu’on doit dire : un gora. Tu n’as pas besoin de rigoler ; je la connais mieux que toi, peut-être, et c’est encore pas toi, avec tes airs malins, qui lui feras le poil pour l’instruction.

Gustave. — Elle est si instruite que ça ?

Bobéchotte, avec une grande simplicité. — Tout ce qui se passe dans la maison, c’est par elle que je l’ai appris.

Gustave. — C’est une raison, je le reconnais, mais ça ne change rien à l’affaire, et pour ce qui est de dire : un angora, sois sûre qu’on dit : un angora.

Bobéchotte. — Je dirai ce que tu voudras, Trognon ; ça m’est bien égal, après tout, et si nous n’avons jamais d’autre motif de discussion…

Gustave. — C’est évident.

Bobéchotte. — N’est-ce pas ?

Gustave. — Sans doute.

Bobéchotte. — Le tout, c’est qu’il soit joli, hein ?